Tamara de Lempicka 
Musée des années 30
Musée des années 30,
Boulogne-Billancourt, 01 55 18
46 42, jusqu'au 16 juillet 2006.
Figure dorénavant légendaire de l'Art
Déco,
portraitiste mondaine de la haute société de
l'entre-deux
guerres, Tamara de Lempicka est une peintre hors normes, hors
écoles, dont les images universelles sont aujourd'hui
maintes
fois reproduites et copiées. Le Musée des
années
30 de Boulogne organise enfin la première grande
rétrospective consacrée à cette
aristocrate de la
peinture de salon en rassemblant plus de 50 de ses tableaux. Pour
valoriser l'événement, les organisateurs de
l'exposition
ont reconstitué également l'intérieur
du
célèbre atelier parisien de Lempicka.
Après avoir
brillée dans le Paris New York des années
troubles et
folles, l'artiste disparaît dans un semi anonymat en 1980. Sa
vie
romantique suit les méandres de ce vingtième
siècle agité : Née en 1898 en Pologne,
elle se
marie à 18 ans avec le Comte de Lempicki dont elle laissera
un imposant portrait, puis quitte la Russie pour Paris
lorsque la
révolution d'octobre incendie la bourgoisie. Elle
quittera
à nouveau Paris pour New York avec son second mari, le baron
paul Kuffner. L'essentiel de son oeuvre, sa signature artistique
majeure, se situe dans cette période parisienne, entre 1925
et
1940. Ses portraits aux géométries cubistes mais
néanmoins figuratives portent une dynamique vivante, presque
bouillonnante, rare dans l'histoire du portrait d'art. Les sujets
donnent souvent l'impression qu'ils sont à
l'étroit dans
le tableau, qu'ils désirent s'en évader. Ses
maîtres, Maurice Denis et surtout, André
Lhôte, lui
inculqueront définitivement le goût de ce style
qu'elle
accomplira jusqu'à la perfection. Après
la seconde
guerre mondiale, l'Art déco n'est plus en vogue, Tamara se
tourne vers des sujets plus mystiques ou plus simples, paysages,
natures mortes, qui ne connaîtront aucun succès.
Il faudra
attendre 1972 pour qu'une galerie parisienne ressuscite la diva
d'entre-deux guerres à travers ses principaux
chef-d'oeuvres.
L'hommage universel ne tarde pas. Parachevé aujourd'hui par
cette rétrospective officielle.
