Galeries
Nationales du Grand Palais, Square Jean
Perrin, 75008.
01.44.13.17.17. Jusqu'au 19 juin 2006.
Henri
Rousseau (1844-1910) est un peintre inclassable et atypique par
excellence. N'appartenant à aucune école, aucun courant
intellectuel majeur, il est pourtant le fruit naturel et
spontané de son époque, fin du XIXème
siècle et tournant du siècle. Maître absolu d'une
certaine naïveté réaliste, il ne connut la
récompense que tardivement. Ce modeste employé de
l'octroi est un autodidacte absolu, guidé par le seul plaisir de
l'oeil et du pinceau, par une imagination débordante, une faim
d'exotisme. Paradoxe fantasmagorique, bien qu'il n'ait jamais
quitté Paris, Rousseau devint célèbre grâce
à ses portraits de jungles africaines et tropicales.
Fasciné par le Jardin des Plantes qu'il fréquentait
régulièrement, par le Petit Journal qui rapportait les
récits des explorateurs aventuriers, par les Expositions
Universelles qui plantaient au coeur de paris les expéditions
coloniales, il imagina ses propres tropiques, dessinées telles
des décors d'opéra, habitées par des faunes
mystérieuses, dangereuses et souriantes à la fois,
tapissées de plantes généreuses, aplaties comme
des papiers japonais. Au début, le public du Salon des
Indépendants prit Rousseau pour un illustrateur amusant,
simplement décoratif. A partir de 1905, ses grandes fresques
tropicales attirent l'attention des peintres contemporains qui
comprennent la valeur symbolique et poétique de l'artiste, fruit
du choc des nouveaux mondes. On pourrait presque supposer que ses
fauves contribuèrent à l'origine du courant "fauviste".
Après avoir été présentée à
Londres, cette exposition du Grand Palais rassemble une douzaine des
plus jolies jungles de l'artiste douanier parmi les cinquante oeuvres
sélectionnées.