Théâtre
du Châtelet, 01.40.28.28.40. Jusqu'au 1er octobre, puis 2-5
Novembre, puis 19 juin-1 juillet 2007
Voici
une résurrection musicale spectaculaire, puisqu'elle concerne
une opérette mythique qui fit courir tout Paris des centaines de
fois dans les années 50. A l'époque, le style
était contemporain, il touchait toutes les
générations. Qu'en est-il un demi-siècle plus
tard, en un temps ou le rap se plaît a
dénégérer
les valeurs classiques. Jean-Luc Choplin, le nouveau directeur du
Châtelet, prend un risque en programmant cette pièce
née en 1951, et soudain si rétro qu'elle parait Kitsch
à souhait. Mais, il renoue également avec la grande
tradition de ce prestigieux théâtre, dévolu
à la musique légère pendant des décennies.
Quelque part, notre présent, en quête de vieilleries
dépoussiérées, lui donne raison. De Bollywood aux
karaoké d'adolescents, les vieilles rengaines refleurissent
facilement. Néanmoins, la version actuelle est
dégraissée de ces rocailles d'après-guerre.
Le scénario fut recentré sur l'action et les
dialogues furent allégés. L'orchestration négligea
les cuivres si prisés à l'époque pour faire entrer
dans l'orchestre, une guitare, un piano, une batterie jazzy. La mise en
scène abandonna les costumes criards et western pour une
scénographie bien plus actuelle signée Emilio Sagi,
spécialiste de la zarzuela espagnole. Le but avoué,
éviter de servir du Mariano réchauffé, cuisiner un
vrai événement parisien, dans l'air du temps.