Le charmant Musée Jacquemart-André s'offre l'immense
Jacques-Louis David pour un regard thématique bien
différent des grandes rétrospectives nationales. Le petit
hôtel particulier abrite plus d'une soixantaine de tableaux,
peintures, dessins, retraçant l'immense travail de ce peintre,
véritable témoin politique de son temps. Ce peintre
d'histoire aurait surement été journaliste de nos
jours. Journaliste engagé puisqu'il soutint tour à
tour la révolution, la Terreur puis l'empereur jusqu'à
son dernier souffle. Son monument absolu demeure ce titanesque tableau
du Sacre, film hollywoodien avant l'heure à lui tout seul. Cette
exposition présente quelques chefs-d'oeuvre telle que la mort de
Marat, peinture militante s'il en est. Afin de nourrir son
exposition, le conservateur a emprunté tous azimuts dans les
collections privées, dont celle de Firmin-Didot, éditeur
de livres illustrés par David à l'époque. Quelques
dessins très politiques telle que La Mort de le Peletier,
trahissent les engagements de l'artiste. Ces dessins et ces plumes
démontrent plus encore que l'huile, le talent de dessinateur de
David. De nombreux portraits émaillent le parcours, grande
spécialité de l'artiste : Suzanne le Peletier, Madame
Danton, le Comte estève... Une exposition légère
et plaisante qui nous plonge dans les méandres d'un
véritable travail technique de peintre.